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Essais:

L'Argus du bateau

Une silhouette classique pour un programme course-croisière
Le 3800 est issu de cette génération de Dufour qui suivit celle des Sortilège, Arpège et autres Sylphe. Mais contrairement à ces derniers, idéals pour la croisière, les 1800, 2800 et 3800 étaient plus orientés vers un programme course-croisière. La ligne on ne peut plus classique du 3800 (qui tire son nom comme les 1800 et 2800 de son déplacement) est signée par l'architecte argentin German Frers, à qui l'on doit également le Dufour 39. Côté silhouette, rien de très original sur ce 3800 : une étrave inclinée à 45 degrés, un roof un peu trop carré, et son tableau arrière typé IOR (la jauge des bateaux de course-croisière de l'époque). En revanche, les œuvres vives trahissent le véritable caractère de ce 3800 : lignes tendues, bouchains bien marqués, un safran positionné très à l'arrière et un aileron de lest effilé. Bref, de sérieux atouts pour la régate qui lui permirent de se tailler de belles places sur les podiums. Certes, son poids l'handicape un peu par rapport à ses concurrents de l'époque (Fisrt 32, Rush, etc.), mais il ne faut pas oublier que son tempérament vif en course-croisière grâce à ses 50 m2 de voilure. La croisière, justement, est un programme qui lui sied aujourd'hui à merveille.
Un intérieur fonctionnel
Son intérieur, fonctionnel, est lui aussi un modèle de sobriété : à gauche sur la descente, on trouve la cuisine en L. En face, la table à carte avec, pour siège, l'extrémité de la couchette cercueil. Le carré, plutôt vaste, peut recevoir huit personnes autour de la table. Cette dernière, en position basse, permet de se transformer en couchette double. L'intérieur est plutôt lumineux grâce au capot de pont situé juste derrière le pied de mât. De chaque côté du carré, on trouve en plus deux couchettes hautes, assez étroites. Sur l'avant, une cloison sépare le cabinet de toilette et la cabine double. De retour sur le pont, on remarque que les cadène ne sont pas fixées sur le rail de fargue mais un peu en retrait sur les passavants, qui restent malgré tout très praticables. Le cockpit est large, les hiloires confortables et un espace (sous la barre franche) est réservée pour le radeau de survie. Conséquence de son déplacement important, ce Dufour est raide à la toile. Il préfère le médium et la brise au petit temps. Le 3800 est donc un bateau idéal pour la croisière, mais lorsque deux couples (ou plus) embarquent, l'absence de cabine arrière se fait vite ressentir.
A noter enfin que le Dufour 3800 a été décliné en quatre versions (et non trois) un CS ( gréé en 7/8ème), deux quillards (un lest court et un long), sans oublier la version DL

Voiles & Voilier  n°  142 (Janvier 82):     pdf
Bateaux n° 287 (Décembre 82):               pdf